Temple de la princesse Huyêñ Trần

Pluie assurée. La sortie en passager scooter est changée en journée voiture. Cha a loué un chauffeur et belle berline pour la journée. Thu a rendez-vous chez le dentiste et ne nous accompagne pas ce matin.

La voiture se faufile entre les scooters habillés de ponchos. Direction l’incontournable esplanade Nam Giao, mais cette fois, on tourne à gauche.

Direction sud. Là, on traverse un immense cimetière. Pas de mur de confinement, tout s’étale à des centaines de mètres, sur les collines, dans la forêt. Le paysage est hallucinant. Mêmes types de tombes vues auparavant, certaines grandes avec piliers et paravents, d’autres en forme de lotus, quelques unes avec croix chrétienne… La voiture parcourt lentement ce champ de tombes. Et je me demande si les vietnamiens apprécient les films de zombies.

Ah, la forêt se densifie, les tombes sont plus rares, on arrive à une route bien entretenue, un grand parking, et des piliers de temple imposants. Billets à acheter, et on entre.

Le schéma du temple est classique : plan d’eau au début, piliers, portiques, bâtiments… Mais la décoration n’est pas celle du sud ou du centre. On se croirait dans un temple au nord Việt Nam. La bruine ou pluie fine accentue l’impression d’être vers Ninh Bình ou Hà Nội.

La princesse Trần est d’une dynastie bien antérieure à celle des Nguyễn. On est au 14ième siècle. Son père Trần Nhân Tông l’a promise au prince Chăm – Jaya Sinhavarman III – en échange de terres au « sud », c’est-à-dire jusqu’à l’actuelle région de Huế. D’où la présence de ce temple ici. L’histoire de cette princesse est très bien connue dans le pays. Le père de la princesse abdique au profit de son fils Trần Anh Tông, qui honore la promesse, et envoie sa petite soeur au mariage.

Seulement, le mari meurt quelques temps après. Selon la coutume Chăm (d’inspiration Hindou), les épouses du défunt devaient être brûlées avec lui. L’issue fatale pour la princesse a été évitée, une exfiltration a été organisée. Le récit devient alors légende ou romance.

Après ce temple vient un autre. Celui du père. Anciennement roi, il est devenu bonze. Cela doit être le même que j’ai vu dans le temple dédié aux Trần avant la balade en barque à Tam Cốc, plus au nord. Là, démesure : escalier dont les dragons sont interminables, symboles de longévité énormes sur le dallage.

C’est carrément un complexe religieux. Une très grande statue de Bouddha rieur et bedonnant derrière le second temple. Deux « maisons »-autel pour des génies de l’eau… Cela grimpe un peu dans la colline.

Et un escalier bien glissant pour grimper à 108 mètres au dessus du niveau de la mer : une cloche se trouve tout en haut. Les visiteurs peuvent la faire sonner (3 fois) et allumer un bâtonnet d’encens pour souhaiter du bonheur et/ou la paix. Un bonze est là pour organiser la liturgie. Offrande bienvenue sous la forme d’un billet à l’effigie de l’oncle Ho.

Redescente. Un petit bar se trouve en face du parking. Des Vietnamiens, dont notre chauffeur, y font la sieste dans des hamacs. Cha et moi buvons des noix de coco, qui sont excellentes. Puis ouvertes à la machette, nous apprécions la pulpe du fruit. Un autre complexe se trouve à côté, on voit des piliers, mais aucune indication sur le site ou sur internet. Par contre, il y a bien un terrain de golf à côté. Mais on y accède pas d’ici, sans doute par le nord.

tortue et grue, deux potes dans la longévité

dragon végétal

salon de thé, offert à certains touristes

détail de la décoration du lit
cours d’honneur : éléphant et cheval

les geeks apprécieront
derrière l’autel, il y a un autel

Bouddha rieur
premier autel pour le génie de l’eau
second autel
second escalier
troisième et dernier escalier
peace only (they don’t care about love)

on sonne soi-même
excellente !