Tombe de ông cố Tôn Thất Tế

L’accès est difficile, les renseignements fournis par les habitants ne sont pas fiables. Un gars nous baladera plus au sud que prévu. Ici, on préfère raconter des approximations, voire n’importe quoi, plutôt de dire – façon occidentale – qu’on ne sait pas. Il faut retourner vers le nord, s’arrêter. Cha et moi descendons de la voiture, pour marcher dans une impasse, direction ouest vers est. L’on croise un lycéen, prêt à partir en scooter à l’école. Petite discussion. Curieux, il va nous accompagner jusqu’à la tombe.

Dédale de tombes, on marche lentement en direction du point GPS. Merci Tata Ve pour les coordonnées ! Je guide (plus précisément, c’est mon iPhone qui guide) notre petit groupe vers l’endroit. Cela grimpe. Des barbelés à passer. Peut-être qu’une marche depuis le nord au lieu de l’ouest aurait éviter ce premier obstacle. Nouveau dédale. Et nouveaux barbelés, pour empêcher les vaches d’aller brouter et se soulager par là. On grimpe un peu.

Et puis, au point indiqué. Le nom Tôn Thất se trouve là, mais le prénom ne correspond pas. L’ensemble est familial, plusieurs tombes sont regroupées dans un carré. Et sur la droite, enfin, celle de ông cố Tôn Thất Tế ; le grand-père paternel de Cha, et aussi mon arrière-grand père. Mandarin à la cour. Administrateur dans la région de Huế au début du siècle dernier.

L’encens est allumé. On se partage les bâtonnets avec Cha, avec quelques uns pour le jeune homme. Cha fait une prière de vive voix. Et l’on dépose les bâtons dans le trou dédié sur la tombe.

J’ai eu un doute à un moment, les noms du fils et fille qui ont fait construire la tombe me sont inconnus. En fait ce sont un oncle et une tante de Cha. Le nom du petit-enfant correspond à celui de Bác Triêm, rencontré l’an dernier à Hà Nội. Tout le monde a cotisé pour la construction, année 2002, mais seules les personnes présentes sur place sont inscrites comme donateurs. La date de naissance et de décès ne laissent plus aucun doute. Heureusement que l’écriture est en latin et non en sino-vietnamien.
En fait, la tombe originelle se trouvait sur le terrain de la maison ông cố Tôn Thất Tế, un peu à l’est du marché de An Cựu. La pression démographique et le besoin de foncier ont obligé à déplacer la tombe et à raser la maison de style ancien pour bâtir un lotissement.

On retourne à la voiture, descente tranquille, en faisant attention, car l’émotion et le soulagement nous déconcentrent un peu.

Cha discute un peu avec le jeune homme, lycéen, mais aussi éleveur de nombreux poulets pour arrondir les fins de mois de sa famille. Trop jeune, il n’a pu accepter le pourboire de Cha, mais il est assez âgé pour conduire un joli scooter.

Direction un restaurant à Bán khoái pour y retrouver Thu. L’après-midi sera consacré à la visite du village de An Lai, berceau de Bà Nội.