Littéralement, la maison-jardin An Hiên, dans le quartier de Kim Long, là où se trouvait l’ancienne Huế, avant la construction de la citadelle par Gia Long. Visite un peu privilégiée, car l’amie qui s’est joint à nous pour l’excursion fluviale mardi dernier est en fait la fille de la propriétaire. Elles nous accueillent cet fin d’après-midi pour le thé. Thu a eu l’idée d’apporter des Chè spéciaux à base de tofu, qu’on peut trouver dans le petit marché à touristes au pied de la pagode de la Dame Céleste.

Des touristes sortent de la maison, qui est visitable sans ticket. On vient parfois y faire de belles photos, exception pour les mariages où il y a trop de monde à gérer (les arbres me disent aussi qu’ils n’apprécient pas les robes en crinoline). Les lieux doivent être respectés. La maison est très ancienne, et le jardin compte un certain nombre d’arbres vénérables. Attention à ne pas marcher sur les racines apparentes (vous aimez qu’on vous marche sur les pieds, vous ?).

Mes photos ne rendent pas hommage au lieu, le temps couvert et l’heure avancée n’offrent pas une bonne luminosité. C’est l’hiver, donc très peu de fleurs. Le cadre reste enchanteur. D’abord, un tour dans le jardin. La fatigue m’a fait oublier le nom de beaucoup de plantes.

La maison appartenait au début à une princesse, une des filles de l’empereur éphémère Dục Đức (successeur de Tự Đức, pour 3 jours seulement) et a traversé les vicissitudes de l’histoire. Le fait qu’une parente de la propriétaire actuelle ait des accointances plus ou moins forcées avec le parti communiste a permis de sauver la maison après la guerre américano-vietnamienne.

Visite devant l’autel de famille, à l’intérieur. Un poème-louange très beau, en sino-vietnamien, retient mon attention. Cha me dit que la maison de son grand-père paternel avait une architecture et un style semblables.

Le Chè spécial s’avère surprenant et très bon. Le thé est servi et bu avec sérénité.

L’on ne reste pas longtemps, le chauffeur nous attend. La Dame de la maison et sa fille nous fond l’honneur de nous raccompagner à la porte.