Ce billet est écrit presque deux semaines après la fin du voyage. Traiter et classer toutes les photos prises au cours de cette visite aurait été très chronophage et l’agenda me donnait très peu de temps pour alimenter ce carnet.
Du coup, après avoir circulé dans le Grand Nord, je peux écrire avec un peu de recul. Chose importante : ce qui est exposé dans ce musée n’est pas forcément actuel et fréquemment rencontré sur place. Les mécanismes d’acculturation sont à l’oeuvre. Le bilinguisme est presque général, les jeunes peuvent se débrouiller en anglais. L’électricité a amélioré le confort dans les villages des hauts plateaux, la télévision s’invite même dans les foyers, le smartphone est tout aussi indispensable que le scooter…
Les jolis costumes qu’on peut voir sur les photographies ne pas portés au quotidien. Les ethnies gardent leurs spécificités, mais elles tendent naturellement à s’estomper. C’est chez les personnes âgées et féminines que l’on peut voir encore les vêtements traditionnels. On peut parfois remarquer les robes Hmông typiques, les coiffes Dao rouges lors des marchés ou sur le bord des routes… Cela s’affiche au naturel, subrepticement.
J’ai voyagé du bon côté du Fleuve Rouge. De l’autre côté, vers Sa Pa, l’afflux de touristes a créé un Disneyland où les locaux remettent leurs habits du dimanche pour vendre leur image autant que leurs produits artisanaux. Là, c’est artificiel et il y a malaise.
Ce musée rend donc compte d’un contemporain qui s’estompe et devient peu à peu passé. Le travail de conservation et de description est donc primordial. Le gouvernement vietnamien semble sensibilisé à cette richesse culturelle et mène diverses actions pour la conservation. En autres et plutôt intelligemment, sont régulièrement organisés des concours de beauté « ethniques », où les jeunes filles des hauts plateaux s’habillent et se parent fièrement de leurs plus beaux atours.
Au rez de chaussée est exposé le sous-groupe Việt-Mường, avec une large part sur l’ethnie Kinh majoritaire (ce n’est pas le musée des minorités, mais de toutes les ethnies du Việt Nam) et les ethnies cousines. Les autres groupes sont exposés au premier étage.
Le bâtiment principal est nommé et dit être en forme de « tambour de bronze », objet ubiquitaire du temps de l’âge de bronze qui fédérait les peuples du sud de la Chine, de l’Indochine et une partie de l’Indonésie. Le sud de la Chine est le lieu d’origne d’une bonne partie des ethnies actuelles, les Qin et Han ne se trouvaient alors qu’au centre et nord de l’actuelle Chine.
Cependant, à bien regarder, je trouve que le plan du bâtiment évoque plutôt un éventail ouvert.
J’ai pris de nombreuses photos, mais la qualité n’est pas optimale (nombreux reflets des vitrines). C’est juste pour se faire une idée des spécificités et des partages culturels. Ce n’est pas non plus exhaustif, la fatigue me faisant oublier ça et là quelques points d’importance. Ce musée est une étape obligatoire dans lors des visites à Hà Nội. La visite est particulièrement agréable dans le jardin architectural, où ont été reconstituées (voire transplantées) des maisons et des tombes de certaines ethnies.
Seul point négatif : la présence d’écoliers – même un dimanche – casse la sérénité muséale. Déjà particulièrement élevé, le volume sonore des gamins est amplifié par l’architecture du « tambour ».
Groupe Nam Á, sous-Groupe Việt-Mường
Groupe Thái-Kađai
Groupe Hmông-Dao
Groupe Hán-Tạng
Groupe Nam Á, sous-groupe Môn-Khơme
- Bana (Bahnar)
- Brâu
- Bru-Vân Kiều
- Cơtu
- Giẻ Triêng
- Hrê
- Khơme (Khmer)
- Khơmú
- Mạ
- Mảng
- Mnông
- Tàôi
- Xơđăng (Sedang)
- Xtiêng
Groupe Nam Đảo