Les agendas et les lieux se goupillent bien, donc virée à Đà Nẵng ce dimanche, pour retrouver Cha et Thu, visiter ensemble le musée Chăm, et déjeuner chez un de leurs amis dans la nouvelle ville.
J’avais interrogé l’accueil de l’hôtel pour un aller-retour avec les « green taxis » (le terme a été employé plusieurs fois), mais qu’ils m’indiquent en fait le prix de la voiture de l’hôtel et ils veulent me vendre leur service. Bon, au moins, le prix est connu. Et passer quelques heures de plus avec Cha dans son pays natal n’a pas de prix. Je signe pour des heures fixes (non caoutchouc), c’est une voiture à ma disposition. Cage dorée sous la forme d’un gros 4×4 blanc. Du gros luxe bien clinquant, avec l’impression d’être bien surveillé et d’être victime consentante d’une vente forcée.
Le chemin aller est connu, via la Riviera. Les resorts n’arrêtent pas de pousser. La pagode sur la montagne de marbre s’est vue greffée un immonde ascenseur. On arrive au célèbre Pont Dragon de la nouvelle ville. Descente sur le parking du musée, je vais chercher Cha et Thu, qui logent au Vanda Hotel juste à côté.
La visite est très intéressante. C’est surtout de la statuaire. Les sites de fouilles sont très nombreux, mais les plus belles pièces restent peu nombreuses et risquent d’être volées. On les regroupe là, et cela vaut le coup d’oeil. Les plus splendides sont dans la salle au rez-de-chaussée au fond. Seule ombre au tableau, l’éclairage est contre-productif. On dirait que c’est un autiste qui s’est ici occupé de la muséographie. Alors que dans un musée européen, les lampes sont dirigées au degré près, les fonds et les espaces pensés des heures durant pour valoriser les objets… là, c’est service minimum.
Le panthéon hindou est là, y compris Bouddha. Des animaux étranges aussi comme les Garudas (à bec et plumes), des lions anthropomorphes avec organes génitaux bien visibles, des Kalas (faces de génies gardiens posés sur les murs)… Il faudra que j’aille ré-écouter les podcasts de Catherine Clément sur France Culture sur les dieux hindous.
On est dans un autre pays tout en étant au Việt Nam.
Avec ce fascinant linga : symbole phallique de Shiva, support octogonal puis haut cylindrique (ça fait penser à une bite d’amarrage, mais en fait… euh… si). Linga posé sur son yoni, symbole féminin, représentant son épouse Parvati, sous la forme d’une… heu… hum. L’eau pure est versée sur le linga et coule par le yoni lors des cérémonies. Le tout sur un piédestal plus ou moins décoré. En principe, le linga est couvert d’une capote en or, avec figure de Shiva aux traits du roi donateur, mais l’or des Chăm a disparu. Un trésor comprenant une de ces capotes-masques a été trouvé à Mỹ Sơn dans une cachette, pendant les fouilles avant la guerre, mais il a ensuite disparu.
A noter la présence d’une exposition sur une culture similaire aux Chăm, en Cochinchine. Et une exposition temporaire de très belles photos du Việt Nam, gagnantes d’un coucours sponsorisé.
Les photos sont autorisées à l’intérieur. Il faudra que je m’offre une journée à Paname pour visiter le musée Guimet.