Quitte à tenter, on tente. Retour à Điện Long Ân. Peut-être qu’un guide parlant vietnamien pourra convaincre les gardiens.
Mais non. Quand cela ne veut pas, cela ne veut pas. Le site est considéré comme impropre à la visite, n’étant pas rénové comme il faut. Il y a pourtant des panneaux pour visiteurs et des sanitaires dédiés.
Petite surprise au moment de marcher vers le parvis. Le chauffeur venu avec nous nous alerte, la guide et moi sommes passés à 50 centimètres d’un serpent vert (il est plutôt jaune, mais bon). Venimeux. Cela a perturbé la guide, très superstitieuse, car l’âme d’un mort peut reprendre consistance sous la forme d’un serpent. Nous sommes en pleine ville, et la jungle laisse quelques reliquats de nature trainer ici. A moins que la bestiole ait été amenée ici à dessein ou échappée d’un vivarium.
Pour en revenir aux tombes, ces trois empereurs ont eu un destin malheureux. Exemple de Dục Đức, neveu adopté comme fils de Tự Đức, qui a régné après ce dernier, mais seulement que quelques jours. Accusé de débauche (c’est à dire non respect du deuil de son père adoptif), il a été destitué par les mandarins régents (dont le célèbre ici Tôn Thất Thuyết). Comme l’on ne pouvait pas toucher à l’intégrité physique de l’empereur fautif, il a été enfermé vivant dans un bâtiment entièrement muré, condamné à mourir de soif.
Du coup, j’hésite entre rester người pháp (français bien cartésien) ou devenir un peu pháp sư (chaman, magicien) pour se protéger contre les mauvais esprits…