Petite et dernière promenade dans les ruelles, j’essaye une voie menant au nord, puis tente à droite. On me demande un ticket. Zut, désolé, pas fait gaffe au panneau (qui sont tous très discrets). Je vais donc acheter un nouveau carnet pour faire valider un ticket au gardien. C’est une vieille maison, avec le toit typique 5/3 piliers et cotés à voûte ronde.
Et ensuite d’être un peu forcé à acheter une de ses impressions calligraphiées signées. J’obtempère. Les habitants ont besoin d’argent, ne serait-ce que pour réparer les dégâts des inondations annuelles et entretenir leur patrimoine.
La bonne pratique ici est de lâcher ses billets avec sourire.
Dans le même genre, j’ai compris ce soir comment les lampions nautiques étaient plus ou moins nombreux. Arrivé trop tard hier soir, quand le monde rangeait ses affaires, il était difficile de comprendre. En fait, des petites vieilles vendent ces lampions (une bougie dans un carton coloré capable de flotter) tout le long des berges. Pour 10 K₫, l’acheteur va ensuite le déposer au moyen d’une perche dans le rivière, ou mieux, de louer une barque pour les déposer à la main.
Flaubert craignant l’eau, j’y suis allé à la perche. Plusieurs fois.
Donc si les touristes sont radins, le spectacle est moins joli. Bonne façon aussi pour arrondir les fins de mois de ces vieilles dames.
Le parfum d’encens est particulièrement prégnant ce soir avec le ciel lourd. Je suspecte que les commerçants bouddhistes le font brûler le matin, non pas pour obtenir de la chance et de la fréquentation, mais pour perturber le sens critique des clients potentiels.
L’âme chinoise perdure ici, pas seulement dans les bâtiments.