Le temps est clément, ce jeudi matin sera en scooter ou pas du tout. C’est Cha qui conduit un petit yamaha, avec ma pomme en passager. Ce sera easy ride tout du long, même si c’est parfois un peu difficile en ville. Cha assure grave.

La colline se trouve sur les rives de la Rivière des Parfums, un peu à côté du tombeau de Tự Đức. La présence d’une pinède est un indicateur. Un panneau indique l’endroit où garer les véhicules, devant un petit café.

Nous grimpons un peu dans la petite forêt. Pins, donc arbres non producteurs de fruits comestibles, c’est souvent le signe de richesse, comme la présence d’un gazon en Europe. Ce genre de verdure ne nourrit pas le ventre, seulement les yeux.

Un bunker d’origine française, à moitié enterré. Dommage que des grilles ferment l’accès à l’intérieur, cela aurait pu être amusant. Quelques tombes, mais elles sont abandonnées.
Et puis vient le belvédère, d’abord masqué par les arbres. Au bout se trouve une falaise recouverte par la verdure. Cela tombe à pic et offre une vue magnifique sur la Rivière des parfums, plus rivière ici que grand fleuve la-bas.
A notre gauche, caché par une petite colline, le temple de Hòn Chén (visitable via les bateaux-dragons, mais d’intérêt médiocre), et plus loin, cachés, les tombes des seigneurs et premiers empereurs Nguyễn.
A notre droite, la Rivière des parfums entame sa boucle vers l’est. C’est là où nous étions en balade à vélo dans le village de Thủy Biều.
Et au fond, de toute part à l’ouest, un mélange de montagnes et de nuages. Le cadre est magnifique.

Par politesse, l’on va consommer au café là où l’on a garé le scooter. Le café au lait s’avère excellent. Cha discute avec la tenancière et avec un vieil homme. Ce dernier est le fils d’un Công Binh. Son père a été plus ou moins enrôlé de force par les français pour aider à combattre pendant la Seconde Guerre Mondiale. De retour au pays, la France a décidé assez tard d’indemniser ces personnes et de payer la solde non perçue, mais il est mort quelques mois trop tôt, la famille n’a bénéficié de rien.

Une autre personne se joint à nous, c’est un français routard, qui explore un peu le pays sur les traces de son arrière-grand père, aventurier et sacré personnage. Il faisait partie de l’expédition du Tonkin menée par la France vers 1885. Découvreur officieux du site de Mỹ Sơn.