Je pensais que le lieu était public, une sorte de place commune où les gens viennent par envie et liberté. Mais il s’agit là d’un complexe touristique comme un autre. Endroit clos et gardé. Peu d’européens, sans doute le mauvais moment ou le faible intérêt. Un bâtiment sert d’abri pour les guichets et les portes automatiques (badges au format carte bleue à insérer). Le lieu est surtout fréquenté par les locaux, dont des lycéens en costume blanc et noir. Le but étant de faire de jolies photos devant ce qui reste ; en gros, la porte sud.
Celle-ci fait penser à une entrée de la Citadelle de Huế : même empereur bâtisseur Gia Long. Mais les pierres sont plus âgées, et sous terre, les restes datent des dynasties précédentes. On a reconstruit par dessus. Derrière la porte, quelques traces mises en valeur par une dalle de verre. La transparence permet de voir l’ancien chemin et les anciennes fondations qui se trouvent enterrées.
Peu d’intérêt finalement, même si la visite est plaisante. Le lieu est surtout symbolique avec la tour au drapeau devant. L’histoire n’est visible qu’avec un monument du 19e alors que le coeur est enterré ou détruit depuis des siècles.
A noter que la porte nord a été sérieusement abîmée par les français, qui ont tiré des obus depuis le fleuve rouge. Et de penser à l’ancienne citadelle à Sài Gòn, construite dans les larmes et la sueur sous le pas-encore empereur Gia Long (qui a dû réprimer des révoltes d’ouvriers), et que les français ont méthodiquement rasé ensuite.
L’impermanence ici n’épargne même pas les murs de pierre.